Chapitre 29 - Déclaration

« Ton autre moitié est absente et tu es perdu. »



Kanaria emmena le groupe de visiteurs dans le bureau de l'intendance. À l'intérieur, il y avait seulement un secrétaire, entouré de majordomes faisant office de garde du corps. Le secrétaire était un homme assez grand et mince, à la silhouette fine et élancée.

Il avait de courts cheveux ébène et une fine barbe. Ses yeux noirs, derrière ses petites lunettes rectangulaires, lui donnaient un air sévère et strict. Il portait l'uniforme traditionnel des majordomes, en bleu marine.

C'est sûrement cet homme qui a répondu à l'appel de Gon, pensa Sarah en l'observant de la tête aux pieds. Je suis sûre de l'avoir déjà vu en plus...

— C'est vous, les amis du Maître Killua ? questionna l'homme en faisant face au groupe.

— Oui, on voudrait lui parler, dit Sarah d'un ton pressé. Euh... Gotô, c'est bien ça ?

— Je vais passer l'appel, Mademoiselle Sarah, affirma-t-il d'un hochement de tête. Mais sachez que je ne peux garantir la sortie du jeune Maitre.

A ces mots, il se retourna et s'approcha du téléphone pour le prendre dans ses mains. Le majordome composa un certain numéro, et après avoir entendu une voix à l'autre bout du fil, il entama une conversation.

Sarah observa Gon, le sourire aux lèvres. L'adolescent semblait plutôt confiant à l'idée que Killua sorte, et Sarah aussi d'ailleurs.

Elle espérait de tout son cœur que Killua allait revenir. Elle était sûre que ça allait marcher, elle était sûre qu'il allait pouvoir la rejoindre.

La jeune fille avait besoin de lui, elle s'en était rendue compte, il y a très peu de temps. Depuis qu'elle n'était pas aux côtés du Zoldyck, ses papillons avaient disparu, laissant un énorme vide. Ses pensées la ramenaient toujours à lui, comme incapable de songer à autre chose.

Est-ce que je suis... se demanda Sarah, sentant que ses joues prenaient feu.

Après quelques secondes au téléphone, Gotô raccrocha et se tourna vers le groupe.

— Très bien, le Maître va venir ici.

L'adolescente sentit son cœur manquer un battement. Kurapika et Léolio soupirèrent de soulagement, tandis que Gon et Sarah poussèrent un cri de joie à l'unisson.

— Venez, nous allons jouer à un petit jeu, le temps que le jeune Maître arrive, déclara l'intendant avant de s'asseoir sur un canapé.

Gon se précipita sur le sofa, face à Gotô. Il fut très vite rejoint par Sarah, puis Kurapika et Léolio. La jeune fille se demandait quel jeu il allait jouer, serait-ce un jeu de cartes ? Elle pourrait gagner facilement, mais se promit intérieurement de ne pas utiliser son pouvoir.

— Je vais lancer une pièce, et vous me direz dans quelle main elle est. Simples, n'est-ce pas ? expliqua le majordome.

Il sortit ensuite une petite pièce de monnaie de sa poche, et la lança très haut. Lorsque la pièce retomba à sa hauteur, l'homme la saisit en un clin d'œil, sous les regards ébahis du groupe.

Incroyable, c'est une véritable illusion ! songea Sarah, admirative. Heureusement que je me suis promise de ne pas utiliser mon pouvoir seulement pour un jeu de cartes...

Elle lut dans les pensées du majordome, sans qu'il ne s'en rende compte.

— Je dis la main de droite ! lança gaiement Gon.

— Pareil pour moi, approuva Sarah.

— Et la même, ajouta Kurapika.

— Vous êtes sûrs ? s'étonna Léolio. Moi, je dis celle de gauche !

Gotô ouvrit ses deux mains, et Sarah découvrit sans surprise, que la pièce était dans celle de droite. Léolio commençait à rager, tandis que Kurapika essayait vainement de le calmer.

— Deuxième tour.

L'intendant la relança une seconde fois en l'air. Concentrée, Sarah suivit la pièce du regard sans jamais relâcher son attention, peut-être n'aurait-elle pas besoin d'user son pouvoir cette fois-ci ? La scène se répéta, et la pièce fut de nouveau attrapée avec une très grande vitesse.
Mais Sarah avait tout vu.

— Je dis à gauche, déclara-t-elle en première.

— Je dis à gauche aussi, ajouta Gon.

Kurapika semblait hésiter. Il répondit après quelques minutes de réflexion :

— J'ai cru la voir dans celle de droite...

Gotô ouvrit ses mains, et la pièce était effectivement dans celle de gauche. Le blond soupira, déçu. Plusieurs majordomes s'attroupèrent autour des deux canapés, particulièrement proches de l'intendant.

— C'est le dernier tour.

Gotô la lança pour la troisième fois. À la différence des deux autres, plusieurs mains de ses gardes du corps se mélangèrent aux siennes. Une fois la scène finit, l'intendant demanda :

— Quelle main ?

Sarah l'avait vue. L'un des autres majordomes avait lancé la pièce juste au-dessus d'elle, ce qui l'avait frôlée.

— Cet homme derrière, firent les deux enfants en cœur.

Sarah se tourna vers Gon, étonnée qu'il ait réussi à trouver l'emplacement de la pièce. Le garçon lui sourit de toutes ses dents. Visiblement, Sarah avait sous-estimé les incroyables capacités de son ami.

L'homme derrière le canapé ouvrit ses mains, et la pièce était belle et bien là. Gotô se leva et sourit aux deux adolescents.

— Félicitation, dit-il en montrant un peu de joie.

La porte du bureau s'ouvrit soudainement. Sarah fit volte-face, le coeur battant. Son regard croisa celui de Killua, qui venait tout juste d'entrer. La brune se leva d'un bond, et se jeta sur le garçon, pris au dépourvu.

— Sarah, tu appuis sur mes blessures au visage ! gémit-il. Et arrête, tu me fous la honte là...

— J'ai cru que je n'allais plus jamais te revoir, murmura la brune en ignorant les plaintes de son ami.

Elle desserra ensuite son étreinte, s'essuyant rapidement les yeux. Elle ne voulait quand même pas montrer à Killua qu'elle pleurait ! La jeune fille put entendre derrière quelques rires amusés, venant des majordomes et de ses compagnons.

Elle fit volte-face, et les toisa tous d'un regard à la fois dur, et amusé.

— Tu m'as manqué, désolé d'être partie, poursuivit Killua, les yeux pétillants de bonheur.

— C'était vraiment pas gentil, dit la brune en faisant la moue.

— Oh, allez, ne fais pas cette tête ! Je suis là maintenant !

Le garçon lui adressa un sourire tendre. Sarah n'arrivait pas à décrire ce qu'elle ressentait. Sa joie était mêlée à du soulagement, mais aussi à... cette autre sensation qu'elle n'arrivait jamais à expliquer.

Son cœur battait frénétiquement, elle rougissait à chaque fois, ses pensées la ramenaient toujours à Killua.
Et enfin, ses petits papillons qui s'envolaient dans son ventre, et battaient de plus en plus fort leurs ailes.

Sarah comprit enfin... qu'elle était amoureuse.

Gon donna un léger coup de coude à Killua, que Sarah put voir du coin de l'œil.

— Oui, c'est bon, j'allais le dire ! grogna le garçon, visiblement gêné.

L'assassin fixa Sarah droit dans les yeux, ses joues devenues entièrement rouges.

— Sarah, tu comptes beaucoup pour... pour moi, commença-t-il en bégayant légèrement. Lorsque que tu étais venue, il y a trois ans, je n'arrêtais pas de penser à toi, et j'avais toujours hâte de m'entraîner avec toi. Mais, quand tu es partie, tu m'as beaucoup manqué, je ressentais comme un vide, enfin... Tu comprends où je veux en venir, n'est-ce pas ?!

Killua était horriblement gêné, et il paraissait agacé de cette gêne. La jeune fille ne lui répondit rien, trop hébété pour dire la moindre chose. Elle était suspendue aux mots du garçon, et attendait avec impatience les derniers mots de fin.

— Bref, je t'aime, voilà.

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